Le mois dernier, la Fédération canadienne des contribuables (FCC) m’a demandé de les aider dans une tâche très spéciale, celle de conduire un pick-up avec une énorme remorque entre Calgary et Ottawa. Permettez-moi de vous éclairer un peu quant au contexte. J’effectue présentement un stage avec la FCC à Ottawa. Parmi les outils utilisés par l’organisme afin de sensibiliser nos concitoyens quant aux excès de dépenses de nos divers gouvernements se trouve un gigantesque compteur de la dette, que nous sortons de temps à autre. Considérant que le gouvernement fédéral et son ministre des finances, monsieur Bill Morneau, ont clairement indiqué qu’ils souhaitaient replonger le Canada dans les déficits et laisser les générations futures assumer la facture, nous n’avions pas d’autre choix que ressortir notre bon vieux compteur de la dette!
C’est donc le 6 juin dernier que mon collègue, Aaron Wudrick, a pris la route, commençant au kilomètre 0 de l’autoroute transcanadienne, à Victoria, en Colombie-Britannique, pour se terminer 43 jours et plus de 12 000 kilomètres plus tard, après avoir traversé le pays d’un bout à l’autre, pour finalement revenir à Ottawa.
Je l’ai donc rejoint, le 14 juin, afin d’assurer la sécurité du compteur et notre ponctualité quant à nos arrêts dans les Prairies et dans le nord de l’Ontario. Bien que j’aie adoré les paysages que j’ai eu la chance de voir, je crois que ce que j’ai trouvé le plus enrichissant est les conversations que j’ai eues avec des Canadiens et Canadiennes de tous milieux, tout au long du voyage. Je me souviens notamment de deux propriétaires de PME, Eric et Julie. Nous les avons rencontrés à East Braintree, au Manitoba. Ce sont vraiment deux personnes chaleureuses et terre-à-terre, qui travaillent fort pour équilibrer le budget de leur entreprise. Imaginez leur surprise lorsqu’ils ont appris que non seulement le gouvernement ne vivait pas selon ses moyens, mais qu’en plus cela coûtait des milliards de dollars par année, juste en frais d’intérêts!
Des gens comme Eric et Julie, j’en ai croisé des centaines tout au long de ce tour. Ce sont des gens qui comprennent que l’on ne peut pas vivre incessamment sur une carte de crédit, et qui ont aussi compris que, plus la dette monte, plus ils auront à payer d’impôts, et moins de services ils auront. Ils réalisent l’injustice que cela pose, non seulement envers eux, mais aussi envers leurs enfants et petits-enfants. Plusieurs me demandaient même, en plaisantant, s’ils pouvaient envoyer un chèque pour ces plus de 17 000 dollars par personne à Ottawa et pouvoir en finir, d’un point de vue personnel, avec cette dette! Bien que la dette publique ne soit pas nécessairement le sujet de l’heure, tous les Canadiens à qui nous avons parlé en comprennent la gravité, et souhaitent que le gouvernement y remédie.
Une autre intervention qui m’a marquée est celle d’un autre propriétaire de PME, cette fois à Kenora, en Ontario. Cet homme a travaillé toute sa vie pour bâtir son entreprise. Il a maintenant quelques employés pour l’aider. Alors que le nord de l’Ontario vivote depuis déjà plus d’une décennie, il est fier d’accroître, à sa manière, la prospérité de sa région. Malgré cela, il craint aujourd’hui de tout perdre, car la Première ministre Wynne cherche à augmenter une taxe sur la masse salariale. Il a fait les calculs et, avec le nombre d’employés qu’il a, la taxe lui coûte si cher qu’elle viendrait presque annuler ses profits.
Suite à ce tour, je suis plus déterminé que jamais à continuer à me battre avec Génération trompée à l’Université Carleton, à Ottawa! Ça m’a fait réaliser à quel point un sujet abstrait comme les finances gouvernementales, pouvait avoir un impact direct sur la vie de chaque Canadien et Canadienne. Que ce soit un état trop endetté, ou tout simplement trop gros, celui-ci finit toujours par coûter beaucoup trop cher aux jeunes et moins jeune. Si vous en doutez encore, parlez-en à Eric et Julie!